La Macédoine est un pays de 25 713 km2 et de 2 082 370 habitants, très peu connus pour nous (français que nous sommes), on le situe à peu près, imaginons parfois son histoire difficile, mais ne le connaissons pas.
Quand nous avons franchi
la frontière, nous pensions passer le pays assez vite pour rejoindre
la Grèce et notre prochain contact cirque. Sur toutes les « box »
des douaniers se trouvaient de petits mots gentils en macédonien, en
anglais et en français, à l'intention des touristes passant la
frontière :
« Bienvenue en
Macédoine, passez du bon temps ici »
« Attention en
voiture, prenez soin de vous »
« Nous espérons que
vous passerez un bon moment en Macédoine »
Déjà, nous étions
ravis ! Puis un douanier dit aux passagers de l'Iveco : « Vous
allez où ? En Grèce ? Pourquoi toujours la Grèce ? Vous faites
toujours que passer... Restez en Macédoine, c'est joli ! » Et
il leur tend une carte touristique, indiquant les parcs nationaux,
les sites archéologiques, les lacs, les spas, la route du vin, les
pistes de ski... Avec écrit derrière : « The more you stay, The more we enjoy it »
Ni une, ni deux, nous sommes conquis et voulons traverser le pays
plus lentement.
Les paysages
Effectivement, les
paysages sont splendides ! Beaucoup de place est laissée à la
nature ici. Il y a quelques grosses villes (qui s'élargissent de
plus en plus au fur et à mesure du temps), des villages parsemés,
beaucoup de champs pour les cultures et nous sommes toujours entourés
de montagnes aux cimes enneigées.
Il y a 34 sommets s'élevant à
plus de 2 000 mètres d'altitude. Son point culminant, le
Mont Korab, atteint les 2 764 mètres d'altitude.
Une pause sur la route.
Nous visitons les ruines
d'une ville antique STOBI. Les enfants sont ravis de crapahuter dans
cette ville morte qui reprend vie grâce à eux.
Stobi, ville antique. Le drapeau macédonien.
Nos rapporteurs à Stobi.
La capitale de la
Macédoine c'est Skopje, ville
de 467 000 habitants. Ce pays connait de nombreux séisme, le dernier
grand a eu lieu en 1963 et a détruit 80% de la capitale. En
visitant, nous découvrons effectivement une grande modernité : un
écran maxi-géant est installé sur la place piétonne principale,
et passe de la publicité. Il y a de grandes rues commerçantes, et
la circulation est importante.
A côté, ou plutôt au
milieu de tout ça, des bâtiments paraissant plus ancien, à
l'architecture d'un autre temps, des ruelles en pavés près des
forteresse du château, des musées en restauration... et surtout
beaucoup, beaucoup de statues ! D'Alexandre Le Grand (la fierté
nationale), mais aussi de tous les rois qui ont succédés au trône,
des écrivains, des poètes, des acteurs, des scènes du
gouvernement... ça ne s'arrête pas ! Skopje, la ville aux mille
statues.
Les rencontres
Lorsque nous sommes à
Skopje, nous squattons dans un garage (Edgar et le bus ont besoin de
se faire chouchouter !), au bout du troisième jour nous faisons
partis de l'équipe ! Téotime lave les voitures avec les jeunes
employés du carwash, nous jouons au basket à côté, nous prenons
l'apéro dans la « security box » du garage, le gérant
prend des photos du bus pour montrer à sa fille qui ne croyait pas
qu'il y a un salon dans le bus, l'équipe est même triste que l'on
parte : « vous faites parti du garage maintenant, comment on va
faire sans vous ? ». Bref des gens adorables avec qui nous
avons passé un bon moment.
Sur la route
Les belles aventures
humaines ne se sont pas arrêtés là !
Nous avons garé nos
véhicules un soir sur le bord d'une route face à un « restorant »
(nous avions quittés l'autoroute pour trouver un coin sympa pour
dormir). Nous décidons d'aller boire un verre en face (et recharger
nos téléphones, et nos ordinateurs, et se connecter à
internet...quand on débarque, on débarque vraiment !). Les
propriétaires, un couple de 70 ans et leur fils de 21 ans, nous
accueillent comme des rois. La femme nous prépare un dîner
traditionnel bien fourni, et nous discutons longuement sur la culture
de nos pays, l'histoire de la Macédoine, échangeons des recettes de
cuisine...
Le berger sur sa colline.
Un après-midi où nous
souhaitons nous éloigner de la ville et de la circulation pour
dormir, nous passons dans un tout petit village (pas plus de 150
habitants) qui se termine par une impasse... Obligation de faire
demi-tour avec tous nos gros véhicules... C'est l'évènement ici !
Tous les villageois sont dehors pour nous montrer où faire
demi-tour, s'il faut braquer à gauche ou à droite, le tout au
milieu de la volaille et des biquettes qui circulent librement !
Arrivés sur la place du village, nous avouons notre échec à
trouver une place où dormir et décidons de rebrousser chemin vers
la ville. A ce moment, un troupeau de vaches se met à slalomer entre
nos véhicules pour aller à la traite ! Mort de rire par la
situation, nous coupons les moteurs et les laissons filer. Mais,
arrive en plus un tracteur chargé de ses travailleurs rentrant d'une
journée à planter des noisetiers. Le chauffeur parle anglais,
Miracle ! Il nous propose tout de suite de rester ici. Il doit aller
se changer, mais il nous promet de revenir dans une heure.
Effectivement une heure après, revoilà Rubin, qui nous propose
d'aller boire un verre. Nous nous retrouvons dans une pièce
chauffée, collée à l'épicerie du village. C'est tournée
générale, sur tournée générale. Rubin fait l'interprète entre
les villageois surpris et les français curieux de savoir où ils
sont tombés. La soirée est conviviale, chaleureuse et quelques peu
alcoolisée.
Dans la pièce, près de l'épicerie.
Le symbole fait avec les mains représente le soleil du drapeau de la Macédoine.
Le lendemain, Fabien part
même au travail avec les planteurs de noisetiers ! Nous improvisons
un atelier cirque tout public dans l'école le soir. Les rires
cachent une timidité certaine, mais au bout de 30 min, tout le monde
teste les différents agrès et les portés.
Nous sommes restés trois
jours dans ce village, les habitants nous ont offert tellement de
choses : le lait frais livré le matin, du bois pour le feu, des
bonbons pour les enfants, des rires, des invitations à boire le
thé... Ce fut difficile de partir.
Vu en haut de la colline du Village
En Macédoine, les gens
sont comme ça ! Si tu coupe du bois devant chez eux, ils t'apportent
une hache de meilleur qualité pour le faire. Si tu passes devant un
barbecue, ils t'offrent les grillades et le verre de vin blanc. Et
bien sûr, à n'importe quelle heure, on t'offre de la Rakia !
Rencontre sur le bord de la route.
Alors juste un conseil :
Allez visiter ce pays ! Faites vous plaisir, faites leur plaisir.
Nota
bene 1 : Attention, en Grèce on ne dit pas Macédoine (c'est une
région au nord de la Grèce, où se trouve Théssalonique), mais
Ancienne
République yougoslave de Macédoine, abrégé
en ARYM.
Nota bene 2 : nous avons
eu trois propositions pour monter la yourte et jouer le spectacle
dans ce pays, nous étions malheureusement pressés par le temps,
mais la curiosité et l'accueil n'a pas manqué.
Nota bene 3 : C'est le
seul pays pour le moment, où nous ne nous faisons pas arrêter par
la police !
Nouvelle peinture sur Edgar