Fin février a marqué le
départ du bus de la Grèce… Vers la France… Un retour
un peu anticipé, et qui s'est imposé après de lourdes réparations
sur le bus, qui ont eu raison des dernières économies de sa
propriétaire…
Qu'il est difficile de
repartir dans le sens inverse lorsqu'on avait prévu de faire une
boucle !..
Il faut sécher les
larmes, et puis reprendre la route, il nous reste beaucoup de
kilomètres à parcourir...
Heureusement, pour
pallier à notre bas moral à Alexandra et moi, des surprises nous
attendent sur la route… Nous sommes toujours en Grèce, et c'est
tout d'abord la beauté des paysages qui nous éblouit : nous
passons notre première nuit sans le convoi et nos amis à Edessa, où
nous sommes garés juste au dessus de ces grandes chutes, indiquées
partout dans la ville.
Nous aurons eu, pendant
tout le voyage, la chance de voyager à la bonne saison, la creuse,
et de pouvoir nous garer toujours très facilement, et d'obtenir
aussi très facilement d'autres avantages…
Ici nous sommes sur le
parking très touristique de la ville, mais il n'y a personne.
L'hôtelier de la place nous offre l'électricité et des coups à
boire, c'est une belle première soirée...
Nous traçons ensuite
notre itinéraire jusqu'à Igoumenista (où nous prendrons le
bateau) en faisant un petit détour pour aller dire au revoir aux
amis qui nous sont chers, à Bitola (Macédoine) et à Lemos (près
de Prespa) où nous avions joué en décembre. Petite anecdote des
enfants sur notre périple : « à la fin, on a fait
Macédoine-Grèce, Macédoine-Grèce, Macédoine-Grèce, Italie,
France!)
C'est vrai, mais les
petits détours à chaque fois en valaient la peine…
Puis nous passons
par Ioannina où nous dormons près d'un très joli lac entouré
de montagne (et oui, un classique en Grèce, mais que de beauté !!!)
Ensuite c'est le bateau
d'Igoumenista à Ancona (Italie) toute une nuit + une journée...
Rencontre avec le chef de bord... Demande des enfants d'aller voir la
cabine de pilotage, acceptée par Andreas !... Très beau
souvenir pour nous...
Puis nous traversons
l'Italie par la Toscane... Sienne, Florence, Pise… mais il semble
que notre moral descendant au fil des kilomètres nous fait oublier
de prendre des photos...
Une semaine plus tard,
nous passons la frontière… Psychologiquement, ce n'est pas une
mince affaire… Et puis il faut descendre du bus, faire le plein de
gasoil, faire des courses, entrer dans un magasin… et
entendre parler français ! (Nous sommes à Gap). Après 6 mois
à pratiquer l'anglais et à s'essayer aux langues de chaque pays
traversé, c'est un choc...
Heureusement, à la
station nous rencontrons Grégoire, producteur de pommes, qui nous
propose de venir dormir chez lui… Puis nous rencontrons sa femme,
Maruscia, une anglaise qui a vécu en Grèce... Parfait ! Nous
passons donc une première très belle soirée en France, pour notre
grand bonheur ; nous y trouvons tous notre compte, et le
lendemain chacun a du mal à quitter nos hôtes… Téotime est déjà
sur le tracteur avec Grégoire, Anatole joue et chercher les chats,
et Alex et moi sommes séduites par le lieu et ce couple qui nous a
si bien reçus !
Les jours suivants nous
faisons la tournée des copains qui sont sur la route, surprises sur
surprises...
Mais bientôt il n'est
plus possible de prendre le temps… Depuis que nous sommes partis,
les enfants sont très pressés d'arriver... Une fois en France, ils
ne tiennent plus, autant dire qu'ils craquent même... Au bout de 3
jours, je décide donc de tracer et je roule toute une journée ainsi
qu'une partie de la nuit pour que le lendemain matin ils se
réveillent... Chez papi et mamie (près de Nantes) ! Réveil
joyeux, cela me donne 2 jours de répit pour récupérer de cette
grande ligne droite, et puis nous repartons pour la dernière, pour
arriver le samedi 1er avril à L'Erardière…
Voilà, nous sommes là,
arrivés dans un contexte électoral difficile… comment ne pas se
sentir mal à l'aise dans un contexte où beaucoup de gens
n'acceptent pas les étrangers et en ont peur, alors que nous
revenons d'une épopée à travers tous ces pays où les gens nous
ont si bien accueillis (en tant qu'étrangers…). C'est
inconcevable !..
Alors pour se sentir
moins « parachutés », pour que ce retour soit un peu
moins brutal, nous dormons encore près de deux semaines dans le bus...
Ce retour anticipé est
donc un peu difficile à accepter et à vivre, mais à la fois
d'autres facteurs entrent progressivement en jeu pour me montrer que
c'était aussi certainement le bon moment… Les enfants sont ravis
de retrouver tous leurs amis qui leur ont terriblement manqué, et
sont contents de retourner à l'école, pour ce dernier trimestre qui
va aussi permettre le passage dans la classe supérieure de manière
très sereine... Et oui , faire l'école à ses enfants c'est
bien à la maison, mais en itinérance c'est autre chose !.. Le
programme n'était pas tout à fait terminé… Et puis pour moi,
trois mois ce ne sera pas trop non plus pour trouver du travail pour
la rentrée… Alors on retrousse ses manches !!!
Voilà, il me reste à
écrire un grand MERCI à tous ceux qui nous ont suivis dans cette
aventure, à tous ceux qui nous ont soutenus, merci pour votre
générosité et vos encouragements. Ils nous ont portés, ils nous
ont aidés et ils ont nourri notre aventure, dans tous les sens du
terme !.. Nous revenons grandis, nous revenons unis, nous
revenons plein d'images et avec une grande complicité… Nous en
avions besoin après une année si bancale à la maison, et fiers de
ce voyage prévu en famille, même si Frédérik nous a beaucoup
manqué… Ce voyage nous a aussi aidé à avancer sur notre deuil,
nous a aidé à nous rapprocher et nous a ouvert sur de nouvelles
horizons, pleins de nouvelles possibilités… L'aventure continue,
à suivre !..
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